mardi 14 janvier 2014

Dis-moi

Toi, toi qui n'existes pas, murmure-moi tous ces mots, ces mots si tendres. Murmure-moi ce que jamais tu ne diras...

Toi qui es si froid, emmure-moi dans ce silence que tu aimes tant, donne-moi tous tes mots, ceux que tu aimes et ceux que tu détestes, donne-moi cette partie de toi.

Toi, dis-moi… dis-moi tous ces mots que je n'entendrais pas, toutes ces phrases qui n'ont pas de sens, tous ceux que jamais aucun d'eux ne prononcera pour moi.

Dis-moi, de ta voix rauque et sévère, dis-moi, dis-moi que je compte pour toi, – que je suis une ombre au centre de la tienne mais que sans moi tu n'es rien.

Dis-moi, de ta voix froide et cruelle, dis-moi que je peux hurler ma douleur que je peux maudire tout ceux-là!

Dis-moi, de ta voix implacable et tranchante, dis-moi que je peux hurler ma douleur, crier ton nom et mourir dans la nuit, en ne regardant que la lune qui s'élève sur les toits...

Dis-moi que je peux tous les ignorer, tous et toutes, jusqu'à mes sœurs, jusqu'à celles qui se sont efforcées de me sauver, de sauver mon âme, de me sauver du gouffre et du néant qui chaque jour m’engloutit un peu plus.

Dis-moi, dis-moi que, quoi que je fasse, toi tu ne m'abandonneras pas. Dis-moi que toujours tu seras là.

Dis-moi, toi que rien n'arrête, promets-moi de me suivre, où que j'aille, de veiller à chacun de mes pas. Dis-moi que grâce à toi je ne tomberai pas.

Dis-moi, toi que la vie a délaissé, que la vie a piégé, que la vie a perdu, dis-moi que ma souffrance est tienne, que ton âme est mienne; dis-moi qu'au bout du chemin nous ne serons qu'un.

Dis-moi, toi que la vie sans cesse oublie, toi que la vie trahie, dis-moi que moi tu ne m'oublieras pas.

Mais après tout ça, moi je t'aurais tout dit… tout dit et tout donné… alors pardonne-moi, encore une fois ce ne sera pas assez, pas assez pour panser tes plaies, ni pour guérir nos cœurs. Mais après tout ça, tu m'auras tout dit, alors, pardonne-moi, pardonne-moi de ne pas avoir été là, pardonne-moi de rester là, comme ça…

Viens avec moi. Je suis ton ombre, tu es ma vie. Viens avec moi, traître ou pas moi je te crois; viens avec moi pour ne plus avoir froid, pour ne plus voir ce que la vie ne nous donnera pas… Pour enfin ne plus savoir le bonheur qu'elle nous refuse, enfui toi avec moi et volons-lui aussi un peu de cela.